Qui vient d'abord, le médecin ou le spirite?
Premièrement, je suis spirite, ensuite je suis médecin. Ma vision du monde, de l'univers, des êtres humains moi y compris, est imprégnée de ma vision spirite, ainsi il me semble tout à fait naturel qu´en premier vienne ma condition de spirite et en deuxième lieu celle de médecin.

Dr Marlene, je voudrais préciser, dans des termes sans équivoque, avez-vous été spirite, ensuite vous êtes devenue médecin?
Oui, je suis née dans un berceau spirite et par la suite, selon ma conviction, je suis devenue médecin.

Comment voyez-vous le spiritisme dans son ensemble au sein de la profession médicale?
Le spiritisme propose une nouvelle constellation de concepts, de valeurs, de pratiques qui donne aux médecins une vision particulière de l'homme et de l'univers. La base de la médecine spirite peut être résumée comme suit: l'immortalité de l'âme et l´action prioritaire de celle-ci sur le corps physique, l'existence d'enveloppes ou de corps subtils à travers lesquels elle s'exprime, le pouvoir co-créateur de l´esprit, avec la production de la pensée, l'action de l'esprit est non-locale et la communication de l'Esprit est donné par des moyens extra-sensoriels.

Il a également le principe de la réincarnation qui est une loi naturelle biologique et qui permet le développement spirituel. La loi de l'action et de la réaction doit donc être respectée par tout être humain, sa compréhension est importante pour mieux comprendre le problème de la santé, parce que les actions de vies passées peut expliquer beaucoup de maladies actuelles. Nous voyons aussi dans le corps un filtre purificateur, ce qui permet l'évolution.

Enfin, le spiritisme nous donne une vision de l'être complet, pas seulement le corps physique, mais aussi et surtout l'âme ou l'esprit.

En tant que médecin, vous êtes convaincue que tous les déséquilibres et les troubles viennent du monde spirituel, de l'esprit?
Nous avons comme définition que la santé est l'harmonie de l'âme. Cependant, l'âme doit passer par de nombreuses vies pour se purifier et se développer. Et tant que nous n'avons pas encore un développement spirituel suffisant, nous serons des gens malades qui ont des problèmes et nous devrons résoudre, internement, ces questions spirituelles. Certes, je suis d'accord avec l´orientation des esprits quand ils nous disent que la plupart des maladies sont liées à la question de l'âme ou de l'esprit. C'est parce que toute action négative que nous produisons créent des maladies dans nos corps subtils et par conséquent dans notre corps physique.

Dr Marlene, je voudrais placer un problème crucial pour vous. Maintenant avec, ce qui est communément appelé schizophrénie. Aujourd'hui quand quelqu'un entend des voix, cette personne dit que celle-ci vient du monde spirituel, des personnes spirituelles sont considérées comme des schizophrènes et immédiatement placées sous de fortes doses de calmants et souvent hospitalisées dans des unités psychiatriques, et sont alors classées comme étant mentalement instables, une définition qui est souvent irréversible et selon elles, pour le reste de leur vie. En fait, souvent, elles ne le sont pas réellement, ne reçoivent pas de traitement, et prennent pendant des périodes indéfinies ces sédatifs qui font tant de dégâts. Je trouve que c'est une situation intolérable, qu´est-ce que vous en dites à ce sujet?
Eh bien, ce qui arrive, malheureusement, durant les cours de médecine, à la pratique médicale, est quelque chose qui n'est vraiment pas très bien comprise. Pourquoi? Parce que l'Organisation Mondiale de la Santé déclare que la santé est un état de bien-être total de tout être humain intégral: biologique, social, écologique et spirituel. Donc, la santé est définie par l'OMS comme étant l'équilibre entre les phénomènes biologiques, psychiques, sociaux et spirituels. Toutefois, en pratique, les médecins ne considèrent pas tous ces phénomènes, mais seulement ceux d'ordre organique ou biologique. Nous pouvons nous demander, dans n'importe quel pays, ce qu´enseignent les Ecoles de Médecine et sera constaté que les médecins ne sont pas conscients des problèmes psychologiques et spirituels du patient, ils sont limités aux seules réactions organiques, comme si les êtres humains ne seraient réduits qu´au corps physique. Bien que la Classification Internationale des Maladies (CIM), qui est connue dans le monde entier, au numéro 10, question F44.3, prévoit l'existence d'états de transe,en faisant la distinction entre les normaux, ceux qui se produisent par incorporation des esprits de ceux qui sont pathologiques, causés par la maladie, la plupart des médecins ne prennent pas cela en considération. Dans le traité de psychiatrie de Kaplan et Sadock, l'un des plus consultés par les psychiatres, dans le chapitre consacré à l'étude des personnalités, il ya aussi la distinction entre les personnes qui reçoivent l'action des esprits et celle des autres qui sont malades.

La psychiatrie a donc déjà fait la distinction entre l'état normal de transe et celui des psychotiques qui seraient anormaux ou malades. Ceci, par conséquent, devrait être plus discuté par les collègues, surtout avec ceux qui ne considèrent pas la possibilité d´une communication des Esprits avec lesincarnés.Pourquoi? Parce qu'il y a déjà le fait d´exister dans les manuels médicaux la possibilité de communication avec les esprits. Un autre aspect est l'œuvre de Carl Gustav Jung qui a étudié le cas d'un médium qui recevait des esprits par incorporation pendant les séances spirites. De ce fait, nous constatons qu'il ya déjà une ouverture pour l'étude de l'Esprit dans le cursus de psychologie et de médecine elle-même. Ce qui arrive c´est que la préparation des médecins est encore extrêmement réductionniste et, avec ce point de vue étroit, ils sont encouragés à ne considérer que les phénomènes biologiques.

Quant à l'exemple donné dans cette interview, nous sommes vraiment tristes ou embarrassés par le comportement des collègues qui ont l'habitude d´étiqueter tous les personnes qui disent entendre des voix comme étant psychotiques et qui les soignent avec des médicaments très forts pour le restant de leurs jours. Nous sommes tristes par une telle situation, car il ya un pourcentage de personnes qui sont considérées comme étant psychotiques parce qu´elles entendent des esprits et qu´en réalité ce sont des médiums.

Nous croyons que dans l'Histoire de la Maladie Actuelle du patient, devrait également contenir, en plus des symptômes physiques, les psychologiques et les spirituels, afin que nous puissions faire la distinction, en évitant, par conséquent, que les médiums soient jugés comme étant psychotiques pour le reste de leur vie. Beaucoup d'entre eux pourraient trouver un chemin plus facile pour leur guérison, à partir du moment où est diagnostiqué un cas d´obssession, ou de communication avec les esprits. Je crois que ce n'est que lorsque nous aurons une médecine qui prend en compte l'être intégral, corps / esprit que nous aurons la possibilité d'ouverture pour comprendre quand il s'agit de l'un ou de l'autre.

Comme spiritualistes et guérisseurs, comment pourrons-nous construire une relation meilleure et plus forte avec la profession médicale en général, en joignant nos efforts et aider les cas comme ceux mentionnés ci-dessus?
Je pense que nous spirites tant médecins que médiums, nous devons poursuivre notre humble travail, modeste mais sincère, en essayant de servir ceux qui viennent à nous. Je crois que, à mesure que la compréhension de la médiumnité, de l'obsession, soit considéré par certains domaines de la médecine et de la psychologie nous pourrions mieux aider les patients. Mais il est important pour le moment, que nous continuions à faire notre travail gratuitement, avec l'intention d'aider ceux qui viennent à nous, même s'ils sont peu nombreux.

Pour le grand nombre de personnes qui commencent à entendre des voix, quel est votre avis?
Il est difficile de se prononcer quand vous êtes dans un autre pays où vous ne connaissez pas très bien la procédure, tant du côté médical que du côté spirituel. Mais nous devons aller lentement en offrant du matériel pédagogique, des livres, pour que la population soit aussi informée sur l'obsession, de la possibilité d'entendre des esprits et de prendre conscience que c´est un phénomène banal, un phénomène courant, ou d´un phénomène commun à de nombreux êtres humains. Alors à mesure que la divulgation est faite à travers ces livres, conférences, cours, nous aurons plus de possibilités de divulguer des informations. A partir du moment où la famille ou quelqu'un sache qu´il peut être médium nous pourrons aussi créer des dispositifs pour informer le public où trouver des conseils à ce sujet. Nous savons que ce n'est pas facile, parce que dans un pays comme celui-ci, que nous respectons beaucoup, de tant de traditions, tant de progrès, nous savons que le spiritisme a peu de pénétration, mais il existe déjà chez certains médecins et psychologues une compréhension de ce qu´est la médiumnité, dans ce cas plus spécifique ce qu´est l'obsession. Peut-être, alors, ce serait plus intéressant qu´il y ait plus d´échanges de points de vue et d'idées entre le mouvement spirite, ou ce qui est fait dans le mouvement spirite et les professionnels qui acceptent déjà ce type de communication et de faire en sorte que ceux qui en ont besoin puissent utilisées ces thérapies qui sont mises en place pour le bénéfice de la population.

Selon votre expérience, quelle est l'importance de la prière dans le processus de guérison aussi bien pour le patient que le médecin?
Eh bien, à partir d´une recherche faite sur le site de l'Institut National de la Santé des Etats-Unis, qui est le secteur le plus renommé de ce pays, nous avons vérifié en mai 2002, l´existence d´à peu près 24.000 articles scientifiques publiés dans des revues de prestige telles que: The Lancet, JAMA, British Medical Journal, et d'autres, qui ont démontré la valeur de la prière. Ainsi, nous voyons que la prière n'est plus seulement du domaine de la religion.

Dr Harold Koenig, de la Duke University, aux USA, auteur de plusieurs articles scientifiques et livres, dont "Religion and Health» (Religion et Santé), a démontré la valeur de la spiritualité dans la santé humaine, y compris l'efficacité de la prière. Il a démontré, par exemple, que les patients étaient sous soins intensifs dans l'unité des soins intensifs, et qui ont reçu des prières faites par un groupe d´oraisons, ont eu une amélioration plus rapide que les autres qui n'avaient pas reçu une telle aide, et ont pu quitter l'hôpital plus tôt. Ceci ne fait que renforcer nos tâches dans les Centres Spirites, car la prière est placée comme une priorité dans notre vie, pas seulement quand nous sommes malades, mais comme un moyen de connexion avec la divinité, avec l'Être suprême. La prière est un besoin quotidien des êtres humains.